Le phénomène de digitalisation de nos économies, présente depuis de nombreuses années, a été fortement accéléré par la crise sanitaire. Toutes les parties prenantes de notre économie, producteurs comme consommateurs se sont adaptés face à la crise sanitaire.
Défis et Enjeux
Les canaux de distributions classiques ont été modifiés, bousculés, par les mesures sanitaires. Toute la chaîne des acteurs économiques a fait preuve de résilience et s’est adaptée. Elle a innové en utilisant le digital notamment dans ses achats, canaux de distribution, de communication, son marketing...
Ce sont les entreprises qui se sont le plus adaptées et notamment celles qui étaient les plus digitalisées qui ont, le mieux, fait face à cette crise. Certains ont d’ailleurs créé des débouchés qui n’existaient pas avant.
La digitalisation a permis de sécuriser les transactions, échanges et pratiques commerciales... Les consommateurs, même les moins enclins au digital, se sont mis massivement à digitaliser leurs pratiques commerciales, culturelles ou autres,… pour des raisons pratiques (confinement) ou par besoin de sécurité.
L’accélération de la digitalisation se réalise en même temps qu’une accélération de la prise de conscience écologique. De fait, la gestion des consommations se retrouve au centre des préoccupations, y compris au niveau du digital. Par voie de conséquence, la digitalisation se fait en mode de plus en plus low tech, c’est-à-dire en prenant soin de limiter l’empreinte carbone.
Nous observions, même avant la crise sanitaire, l’accélération des solutions vocales, des robots et des intelligences artificielles. La crise n’a fait qu’augmenter ces besoins.
De nombreux sites, notamment les musées, se sont adaptés et ont proposé des offres virtuelles à leur public. Ces visites ont d’ailleurs pu étendre l’éventail de leurs publics et viendront enrichir leurs clientèles fidèles et plus traditionnelles.
La digitalisation a permis de trouver des solutions pour pallier la crise sanitaire. Mais, cette digitalisation a-t-elle rétréci ou augmenté les échanges entre les Hommes?
Quels impacts sur la demande touristique ?
Les publics touristiques sont à la recherche, de parcours de visites sécurisés, de séjours safe, … Cette tendance est valable pour toutes les typologies de clientèles et toutes les nationalités. La crise sanitaire laissera des traces et altérera les pratiques à moyen et long termes au vu des changements de comportements et des adaptations opérées.
Les confinements ont permis le développement d’une offre culturelle ou touristique digitalisée. Le public était au rendez-vous. Les visiteurs sont encore en attente de telles pratiques. Elles font parties de la visite d’avant ou d’après séjour et doivent être pérennisées dans ce sens.
Les visites virtuelles permettent de faire connaître à de nouveaux publics et surtout, de mettre en place l’expérience avant le séjour, voire après, pour montrer à la famille ou aux amis, ou permettre de redécouvrir, de réexpérimenter la visite.
La crise sanitaire n’est pas terminée et a laissé des traces dans les consciences. Le retour à la normalité d’avant crise risque de prendre du temps. Le besoin en réassurance est encore fort.
La visite virtuelle avec tous les outils digitaux qui ont pu être mis en place, ne remplaceront jamais, le séjour et les visites en présentiel recherchées par le visiteur, le touriste.
Les touristes sont en demande de flexibilité et de solutions de réservation et d’annulation très rapides et très flexibles. Seul le digital peut offrir de telles caractéristiques. L’industrie touristiques s’est d’ailleurs très vite adaptée à cette flexibilité.
Comment l’offre touristique peut s’adapter à ces enjeux ?
Les entreprises qui ont le mieux fonctionné durant la crise sanitaire sont celles qui étaient le plus équipées et qui ont pu offrir des alternatives commerciales digitales. Il faut investir dans des solutions de commercialisations digitales. Cette commercialisation en ligne doit se faire sur l’éventail le plus large possible des produits et services.
Il faut investir dans des solutions, pas forcément onéreuses, pour proposer aux visiteurs des expériences nouvelles, surprendre le visiteur et augmenter la visibilité des offres : solutions sécurisées, logiciels de visio-conférences, intelligence artificielle, réalité augmentée, visite virtuelle....
L’arrivée sur le lieu de vacances est souvent synonyme d’attente. Il faut supprimer cet irritant et mettre en place la réservation et le paiement avant l’arrivée. Il faudra veiller à bien adapter les modes et moyens de paiement. Il faudra aussi personnaliser l'accueil. Plusieurs solutions sont sur le marché : paiement via le site internet, emails avec liens de paiements, liens de paiement sécurisés envoyés par whatsApp,...sont les modes de paiement qui se développent le plus aujourd'hui.
Les consommateurs sont très sensibles à la sécurisation des échanges notamment en matière de paiement. L’idée est aussi de communiquer sur les sécurités digitales.
Il faut communiquer sur le web et les réseaux sociaux. Par contre, il faut pour réussir à engager, communiquer sur du contenu.
Les consommateurs veulent des contenus crédibles pour pouvoir faire confiance, s’engager et consommer.
Les visites virtuelles peuvent permettre d’interagir avec des guides, mettre en place des chat pour créer un accueil, un échange.
Les visites virtuelles peuvent aussi vous permettre de tester les parcours visiteurs. Ils peuvent vous permettre de modifier les parcours de visites et donc d'améliorer l'expérience client.
La digitalisation ouvre de nouvelles portes de communication et de commercialisation. Multipliez les canaux digitaux possibles. Le site web n’est pas le seul canal possible : les réseaux sociaux, les plateformes de commercialisations, ...
Le tourisme virtuel permet de faire découvrir une structure à des visiteurs potentiels, qui ne seraient peut-être jamais venus sans les visites virtuelles par exemple. La digitalisation peut donc permettre d’augmenter le volume de vos ventes.
La collaboration avec les start-ups comme vitrine de test peut apporter des solutions à coûts très réduits et ainsi proposer à vos clients des expériences nouvelles qu'ils n’auraient pas vécues ailleurs.
C’est aussi une opération gagnant-gagnant pour la start up, qui permet de tester sa solution dans la réalité, auprès de vrais clients.
Innovez, imaginez des produits, expériences, ventes, visites virtuelles pour vous différencier et attirer davantage de visiteurs et de clients : proposer des dégustations, des partage en ligne,...
Créez des besoins qui n'existaient pas avant.
Conclusion
Si la crise sanitaire de la COVID 19 avait eu lieu il y a 20 ans, nos économies auraient été encore davantage impactées.
Le digital a clairement permis de faire face à la crise. Il vient en complément de pratiques touristiques et culturelles « traditionnelles ». S’il est un accélérateur de l’activité touristique, il ne remplace pas l’expérience vécue.
L’humain et les rencontres restent le moteur de l’économie touristique.
Séverine PORTET
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