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    L'IA au service d'un tourisme durable : mirage ou potentialité ?

    Épisode 4 - Décrypter les tendances

    Dans cet épisode, accompagnez notre professionnelle du tourisme dans ses réflexions sur les défis environnementaux de l’intelligence artificielle. Consciente, entre autres, de l’impact des centres de données énergivores, elle explore comment cette technologie, désormais essentielle à sa communication, pourrait être utilisée de manière durable. IA générative, IA spécialisée, initiatives vertes… Parce que chaque décision technologique compte pour un tourisme plus vert et plus responsable.

    Transcription

    Léa : « Aujourd'hui, une question me trotte dans la tête : depuis que j’utilise l’IA : quel est son véritable impact environnemental ?
    J’y pense car on est vendredi, et comme tous les vendredis depuis sept ans, je trie ma boîte de réception et vide ma corbeille de mails, depuis que j’ai appris que nos données avaient un poids, non pas physique mais disons... environnemental.

    Dans l’équipe, c’est devenu une routine. Et c’est indispensable si l’on veut rester alignés avec nos valeurs et tenir notre promesse : offrir à nos visiteurs une expérience vraiment écoresponsable.

    On le sait bien, le numérique, avec ses immenses « data centers », n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Et depuis que l’IA s’invite dans nos vies, cet impact énergétique explose.

    Je suis tiraillée parce que, soyons honnêtes, l’IA m’a complètement convaincue. Et aujourd’hui je ne vois pas comment je pourrais m’en passer ! Tiens, d’ailleurs, Chat GPT, toi qui es le 21e site le plus visité au monde devant Netflix, peux-tu me dire quel est ton impact environnemental ? »

    Voix ChatGPT : « L'entraînement de modèles comme Chat GPT est extrêmement gourmand en énergie. Cela repose sur l’utilisation de centres de données massifs qui abritent des serveurs consommant de grandes quantités d’électricité. En 2019, Open AI a publié un modèle appelé GPT-3, dont une version dérivée est Chat GPT, et on estime que l’entraînement de ce modèle a consommé des quantités considérables d’électricité. »

    Léa : « Massif, considérables… la réponse n’est pas précise, faute de données mises à disposition par les principaux acteurs de l’IA et de statistiques normées.

    Mais les différentes études que j’ai pu lire passent par des comparaisons, pour le moins parlantes : par exemple, entraîner le modèle de langage GPT-3 aurait généré l’équivalent de 125 allers-retours en avion entre New York et Pékin, en termes d’émissions de CO2. C’est dire…

    En fait, l’IA implique des millions d’heures de calculs informatiques et donc une grande quantité d’électricité consommée. À cela, bien sûr, il faut ajouter l’immense quantité d'eau nécessaire pour refroidir les grands centres de données, poser 25 questions à ChatGPT par exemple coûterait un demi-litre d’eau douce. Sans oublier, bien sûr, l’utilisation de matériaux rares.

    Alors quoi ? Je ferme mon ordinateur et je dis au revoir à mes nouveaux alliés de la communication ?

    Je dirais que non, mais pour moi, il est essentiel d’adopter un regard éclairé sur ces nouveaux outils, afin de les utiliser de façon plus ciblée et cohérente… surtout dans le cadre de notre démarche RSE.

    Pas si simple, mais il existe de vraies pistes.

    Déjà, il faut choisir son usage de l’IA, et toujours se demander si cela en vaut le coût énergétique, bien sûr.
    Et puis, j’ai fait une découverte intéressante. Moi qui utilisais presque exclusivement ChatGPT, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas UNE IA, mais bien DES IA… et elles ne sont pas toutes aussi gourmandes en énergie.

    L’IA générative, celle qui crée du contenu, c’est vrai, est la plus énergivore. Mais les IA dites "classiques", celles qui automatisent des tâches sans générer de contenu, consomment beaucoup moins d’énergie. Un vrai gain de temps, tout en réduisant mon impact : je prends ! Et puis, il y a aussi les IA spécialisées, qui sont plus légères que les généralistes qui savent tout faire. Voilà un sujet que nous allons creuser avec mon équipe pour choisir nos outils intelligemment !

    Ce sont de vraies questions à se poser, et plusieurs options s’offrent déjà à nous pour un usage plus éclairé, plus responsable... Et puis, si l’impact de l’IA est aujourd’hui réel, de jolies initiatives laissent présager une évolution possible à l’instar de l’entreprise de traduction allemande DeepL. J’ai lu qu’elle a installé ses data centers en Suède, en Norvège et en Islande… où d’ailleurs 100 % de l’énergie utilisée est renouvelable. Le tout, bien sûr, dans un climat plutôt frisquet, ce qui permet de réduire de 40 % la facture énergétique.

    La technologie IA, elle-même, ne se contente pas d’être énergivore, elle peut aussi nous aider à mieux gérer notre consommation. C’est d’ailleurs le pari du groupe hôtelier Poséidon, qui s’est fixé comme objectif de réduire de 10 % ses consommations énergétiques grâce à une gestion pilotée par l’IA.

    J’ai même découvert que certains groupes hôteliers se servent désormais de l’IA pour analyser les déchets grâce à une caméra, une balance intelligente et une tablette, pour réduire le gaspillage alimentaire et donc faire des économies. Objectif : 50 % de déchets en moins d’ici 2030. Minimiser son impact avec l’IA ne serait donc pas impossible… D’ailleurs, j’y pense : hier, un couple m’a demandé de leur recommander des hôtels durables dans la région. Et c’est la deuxième fois cette semaine ! L’intelligence artificielle, avec sa capacité à compiler et analyser les données, ne pourrait-elle pas peut-être alors être un bon allié pour trouver ces lieux dédiés au tourisme durable ?

    Et voilà l’IA au service de l’IA pour compenser son empreinte carbone, dans un cercle un peu plus vertueux. Je regarde une pièce de deux euros sur mon bureau, et je repense à ce qu’a dit Luc Julia, le co-créateur de Siri : « comme les deux faces d’une même pièce, l’IA peut être employée pour sauver la planète ou pour la détruire ».

    Finalement, l’IA n’est qu’un outil, et c’est à moi de décider d’en faire un usage responsable, au service d’un tourisme performant et durable. »

    Un podcast de l’Agence Régionale de Tourisme du Grand Est, produit avec

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    Léa Minod

    Journaliste, Studio Ohz

    Un projet déployé avec le soutien de la Région Grand Est.
    Explore Grand Est Académie fait l’objet d’un financement FEDER.

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