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    La restauration, atout de mon événement écoresponsable

    Épisode 12 - Adopter les bonnes pratiques

    Réduire l'empreinte carbone des événements, tout en offrant une expérience culinaire mémorable, est une ambition essentielle. Dans le secteur de l'événementiel, promouvoir une restauration écoresponsable permet non seulement de respecter l'environnement, mais aussi de valoriser les acteurs locaux et de répondre aux attentes grandissantes des participants.

    Dans ce nouvel épisode, nous avons le plaisir d'accueillir Marie Lintz, chargée du projet EMeRGE, un réseau d'accélérateur des bonnes pratiques écoresponsables en région Grand Est. Forte de son expertise et de ses conseils pratiques, découvrez comment transformer vos événements en véritables modèles de durabilité : optez pour des choix alimentaires stratégiques, privilégiez les circuits courts et les produits de saison, et adoptez des solutions concrètes pour limiter les déchets.

    Transcription

    Caroline : « Imaginez organiser un événement où chaque plat servi est pensé dans une optique de préservation de notre planète ! Un événement pour lequel la restauration éco-responsable n'est pas seulement un concept, mais une réalité tangible. Dans cet épisode, nous allons explorer comment réduire l'empreinte carbone de la restauration lors d'un événement. Pour nous guider dans cette démarche, nous avons le plaisir d'accueillir Marie Lintz, chargée du projet Émerge, un réseau d'accélérateurs des bonnes pratiques éco-responsables en région Grand Est. Elle va nous apporter son expérience et ses conseils précieux pour faire de nos événements des moments à la fois festifs et respectueux de l'environnement ! Marie, bonjour ! »

    Marie : « Bonjour ! »

    Caroline : « Pour commencer, Marie, pourriez-vous nous éclairer sur l'importance de réduire l'empreinte carbone dans la restauration lors de l'organisation d'un événement ? »

    Marie : « Alors tout d'abord, chaque année, des milliers d'événements sont organisés et ils ont un impact sur l'environnement. Il faut savoir que ces événements sont aussi des expériences où les participants sont souvent ouverts à découvrir de nouvelles choses, et c'est là que les organisateurs d'événements ont vraiment un rôle à jouer pour opérer un changement en matière d'éco-responsabilité et pour être également prescripteurs auprès de leur public. »

    Caroline : « Donc commençons par l'alimentation. Qu'est-ce qu'on peut faire avec l'alimentation ? »

    Marie : « L'alimentation, c'est ce qui nous touche le plus, car c'est ce qui est visible et palpable lors d'un événement. On reconnaît un événement éco-responsable notamment par rapport à la gestion des déchets dans un premier temps, mais aussi par rapport à la qualité de son offre alimentaire. Le plus important, finalement, sur un événement éco-responsable, c'est de savoir si l'organisateur prend en compte certains piliers du développement durable, donc tout ce qui est économique, social et environnemental. »

    Caroline : « Et sur la question environnementale, justement, les choix de restauration ont-ils une incidence importante ? »

    Marie : « Complètement, oui. Les choix de restauration ont une incidence, notamment sur les émissions de gaz à effet de serre. Tout cela est lié aux distances entre producteurs et consommateurs, à la production d'emballages, à la consommation énergétique et aussi aux impacts des élevages et des cultures. C'est là qu'il est important de prendre en compte ces conséquences sur l'environnement, mais aussi sur la santé. »

    Caroline : « Concrètement, quels choix alimentaires suggérez-vous pour minimiser cet impact ? »

    Marie : « Dans un premier temps, il s'agit de choisir des produits de saison, comme bannir les tomates en hiver. La production de fruits et légumes sous serre chauffée est ultra énergivore. La solution, c'est de proposer des sandwichs adaptés aux saisons, avec des versions chaudes en hiver et froides en été. »

    Caroline : « Une autre piste à explorer pour minimiser l'impact ? »

    Marie : « La seconde piste serait de privilégier les produits locaux en circuit court pour favoriser l'économie de son territoire et réduire les impacts liés au transport. »

    Caroline : « Une autre piste encore ? »

    Marie : « Ce serait de privilégier, autant que possible, les produits issus de l'agriculture biologique pour limiter les pollutions du milieu naturel qui sont nuisibles pour l'homme, mais aussi pour la biodiversité. »

    Caroline : « Donc ce qui est important, c'est de bien sélectionner les gens avec qui on va travailler, en fait. »

    Marie : « Exactement ! C’est définir en amont un cahier des charges qui nous permet de répondre aux problématiques que l'on s'est fixées. »

    Caroline : « Comment sélectionne-t-on nos prestataires ? Qu'est-ce qu'on peut leur demander ? »

    Marie : « On peut demander un cahier des charges au prestataire en indiquant clairement ses préférences, comme la volonté de limiter la viande rouge et que 50 % des propositions soient végétariennes.

    Caroline : « Oui, proposer une offre végétarienne, c'est aussi une bonne option, c'est une bonne piste. »

    Marie : « Totalement, c'est vraiment l'une des meilleures pistes à suivre si on souhaite rendre son événement plus éco-responsable. Les gens en demandent de plus en plus. Il y a même certains organisateurs qui choisissent de ne proposer que des plats végétariens au public. »

    Caroline : « Oui, mais alors, ça ne fait pas toujours très envie quand on dit "végétarien"… »

    Marie : « Nous, on parle d'une vraie offre végétarienne, qui n'est pas dans le cliché de la salade de quinoa et de laitue. On peut proposer des plats gourmands, comme les falafels. Il existe aussi d'autres offres qui ne sont pas du tout diététiques. On peut même parler de "porn food" végétarien, avec, par exemple, de la poutine, des burgers végés, des gaufres. Les offres végétariennes, en fait, sont vraiment plus inclusives. »

    Caroline : « Qu'est-ce que vous entendez par « plus inclusive » ? »

    Marie : « Finalement, ça répond à différents critères de régime, que ce soit au niveau religieux, au niveau des intolérances ou au niveau des convictions. Cela permet à chaque public d'y trouver son compte. Et après, s'il faut vraiment privilégier une viande, mieux vaut se tourner vers les viandes blanches. »

    Caroline : « Pourquoi est-ce qu'on doit limiter la viande ? »

    Marie : « La viande, en fait, c'est celle qui a l'impact le plus élevé sur l'environnement, notamment la viande rouge. Donc, s'il fallait faire un choix sur la viande à proposer dans son offre alimentaire, ce serait privilégier la viande blanche à la viande rouge. »

    Caroline : « Donc, on peut opérer un vrai choix stratégique en amont, avant qu'un produit ne se retrouve dans l'assiette d'un visiteur. Et justement, puisqu'on parle d'assiettes, n'y a-t-il pas des alternatives à privilégier aussi de ce côté-là ? »

    Marie : « Alors, je vous fais juste un petit rappel par rapport à la loi AGEC, la loi anti-gaspillage et économie circulaire. Il faut savoir que, depuis 2020, le plastique à usage unique est interdit, et que, depuis 2023, les restaurants ou, en tout cas, les restaurateurs qui peuvent accueillir plus de 20 clients simultanés ont l'obligation de servir dans de la vaisselle lavable. Cela crée forcément des problématiques dans le réseau événementiel. C'est là qu'il faut trouver des solutions pertinentes pour les organisateurs. »

    Caroline : « Alors, quelles sont les solutions disponibles, par exemple ? »

    Marie : « Sur le côté boisson, la première solution est de favoriser les systèmes de consigne. En Alsace, on a eu un retour aux bouteilles en verre consignées pour supprimer les bouteilles en plastique, et ça fonctionne très bien. Et si des bouteilles consignées ne sont pas disponibles, il faut privilégier de gros contenants et faire du service au verre. L'objectif, c'est vraiment de réduire les déchets. Du coup, on privilégie les gros contenants pour éviter les bouteilles à usage unique. Par exemple, on peut prendre de grosses bouteilles d'1,5 litre pour les softs, avoir les jus de fruits en cubis et privilégier les fûts. Il existe de nombreuses bières et limonades en fût ! »

    Caroline : « Ça, c'est pour les boissons ! Vous pouvez aussi imaginer la même chose, on parlait de finger food pour les sauces, par exemple. »

    Marie : « Exactement, ça ne sert à rien de proposer des sauces individuelles en sachets qui, potentiellement, sont données mais non utilisées et jetées à la poubelle. La solution, c'est de proposer des grands bidons où chacun se sert. Ça limite le plastique et le gaspillage alimentaire. »

    Caroline : « Et comment fait-on pour la vaisselle alors ? »

    Marie : « Côté vaisselle, la solution est d'utiliser de la vaisselle et des couverts réutilisables, mais on est conscient que ça demande de mettre en place une logistique dédiée. Après, il existe des prestataires sur lesquels on peut s'appuyer. Par exemple, certains louent de la vaisselle réutilisable et proposent des solutions de lavage. Il existe aussi des structures de l'ESS qui proposent ce type de service. Certains Emmaüs, par exemple, propose ce service. Il y a aussi plusieurs ESAT qui offrent des solutions de lavage. Je sais que, notamment dans la région de Metz, il y a des ESAT qui proposent ça. Cela permet aussi d'avoir une action sociale en parallèle. »

    Caroline : « Enfin, le mieux, c'est encore de ne pas utiliser de vaisselle du tout, non ? »

    Marie : « C'est simple, s'il faut utiliser de la vaisselle, mieux vaut utiliser des contenants jetables en carton recyclable (je précise bien recyclable) et des couverts en bois. Et sinon, oui, la solution la plus facile pour proposer une restauration responsable et engagée, c'est vraiment de privilégier une offre de finger food gourmande et de saison. »

    Caroline : « Est-ce qu'il y a des stratégies qui peuvent aider à mieux gérer les ressources et éviter le gaspillage pendant ces événements ? »

    Marie : « Pour éviter le gaspillage, une action importante à mettre en place est la gestion des stocks. Pour les événements payants, c'est plus simple, car on connaît le nombre de personnes attendues en fonction des billets vendus. Par contre, pour les événements gratuits, cela peut être un peu plus délicat, car on ne sait pas forcément combien de personnes seront présentes. Il vaut mieux s'adapter à la fréquentation réelle et commander au cas par cas. »

    Caroline : « D'accord. Et on peut aussi peut-être varier les tailles des portions ? »

    Marie : « Oui, exactement. C'est une bonne pratique, c'est justement de proposer différentes tailles de portions pour que chacun puisse choisir ce qui lui convient en fonction de son budget et de sa faim. »

    Caroline : « Et s'il en reste, si on a encore trop commandé, qu'est-ce qu'on fait de ce qui reste ? »

    Marie : « Il peut y avoir des aléas, et ce qui est intéressant, ce serait de nouer des partenariats avec des associations pour redistribuer les restes. Cela peut être des organisations comme les Restos du Cœur ou même des associations comme Maraude, ce qui permet de redonner une seconde vie à la nourriture non consommée. »

    Caroline : « Bon, de toute façon, le premier événement va forcément comporter des erreurs. Quelle progression peut-on espérer ? »

    Marie : « Ce qui est important par rapport à ça, c'est vraiment d'avoir un suivi quantitatif d'une édition à l'autre pour améliorer les pratiques. Il faut demander des bilans aux prestataires, collaborer avec chaque partie prenante, ce qui permet de mieux gérer les ressources et de s'améliorer pour les autres éditions. »

    Caroline : « Je retiens les bonnes pratiques :

    1. Je travaille en amont mon offre. Je favorise les produits locaux et biologiques pour soutenir l'économie locale, et je réduis la part de viande. Cela me permet de promouvoir les produits régionaux et d'offrir une expérience culinaire engagée qui réduit l'empreinte carbone.
    2. Je pense zéro déchet. Cela implique d'opter pour des alternatives durables comme les bouteilles consignées, les achats en vrac ou les gros contenants, et de limiter l'utilisation de la vaisselle jetable.
    3. Je suis pragmatique, je choisis des solutions simples et efficaces, et j'opte par exemple pour des formats finger food, des boissons à la pression. De plus, je surveille ma consommation pour mieux gérer mes stocks et éviter le gaspillage.

    Encore merci, Marie, et merci à vous pour votre écoute ! Pour ne rien manquer des conseils de nos experts, pensez à vous abonner à la chaîne de podcast Explore Grand Est Académie. N'oubliez pas de mettre des étoiles si cet épisode vous a été utile ! »

    Voix Off : « C'était Adopter les bonnes pratiques, un podcast de l'Agence régionale du tourisme Grand Est. Rendez-vous dans 15 jours pour un nouvel épisode ! »

    Un podcast de l’Agence Régionale de Tourisme du Grand Est, produit avec

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    Caroline LANGLOIS

    Journaliste Ohz

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    Marie LINTZ

    Chargée du projet EMeRGE, un réseau d'accélérateurs des bonnes pratiques éco-responsables en région Grand Est

    Un projet déployé avec le soutien de la Région Grand Est.
    Explore Grand Est Académie fait l’objet d’un financement FEDER.

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