Pierre Torrente est professeur à l’ISTHIA, Université Toulouse Jean Jaurès. A ce titre, il est responsable du site de Foix, directeur du Campus des métiers du tourisme pyrénéen, président de l’association Transitions des territoires de montagne et membre associé du CNRS.
Pierre Torrente nous livre sa vision du tourisme d’aujourd’hui et de demain.
Le voyage, la rencontre de l’autre
Le voyage répond à des besoins de curiosité, de découverte, de rencontre de l'autre. Il permet de vaincre ses peurs parce que c'est aller vers l'inconnu. C'est d’ailleurs peut-être une des faiblesses du tourisme d’aujourd’hui. Le tourisme de nos jours laisse peu de place à l'inconnu. Avec l'arrivée du numérique, on voit et on sait presque tout avant de partir. Le numérique est une fausse façon de se rassurer. Cette curiosité, ce besoin de découverte n'a pas changé du côté des clients. Mais du côté de l’offre, on l’a un peu oublié, en formatant, en standardisant. C’est d’ailleurs l’origine de certaines difficultés actuelles du tourisme. On voyage et on a toujours voyagé afin de rompre avec son quotidien.
« Le tourisme était une affaire de rupture du quotidien, du travail. »
Pierre Torrente
Le tourisme représente donc la rupture avec le temps de travail. Il s’exerce durant son temps libre. Parallèlement, cela interroge le tourisme d'affaires qui est sans doute peu facteur de développement, même s’il génère des retombées économiques.
Le voyage, le tourisme, dans une approche très sociale et sociétale, nous sert de marqueur. « Dis-moi où tu pars en vacances, je te dirai où tu te situes socialement. »
C'est vrai depuis le début. Les aristocrates anglais étaient dans cette logique, et puis quand le tourisme s'est démocratisé, les entreprises comme Trigano et le Club Med l'ont bien compris.
Cela pose la question du tourisme de proximité et des conséquences du tourisme sur le changement climatique. On raconte moins quand on est allé voyager en Creuse ou en Limousin qui sont pourtant des destinations avec de nombreux atouts, alors que l'on parle souvent de ses voyages lointains. On le voit aussi autour des séjours au ski. C’est d’ailleurs ce qui explique le succès toujours actuel de la carte postale, aujourd'hui pourtant concurrencée par Instagram. Mais c’est la même logique. Cela veut dire que l’on appartient à une tribu qui se déplace loin et on veut le montrer.
« Le voyage restera le voyage, c'est-à-dire, la rencontre de l'autre, la curiosité… »
Pierre Torrente
Cela met un peu de limites au tout numérique, au virtuel. Le voyage de demain sera un voyage de sens, de découverte, de curiosité.
On ne pourra pas vendre aux touristes des packages standardisés, normés… Cela ne marche plus. Il va falloir aller chercher et donner du sens. On appelle cela l'expérience dans le marketing.
On ne peut plus vendre aux touristes des faux-sens. Il faut qu'il y ait un certain nombre de valeurs attachées. La grande évolution et en même temps, la grande difficulté que vont rencontrer un certain nombre de territoires, c'est qu’ils sont arrivés à un stade où pour donner du sens, il faut qu'il y ait des habitants. Dans un certain nombre de territoires, il n'y a plus ou peu d'habitants.
Il va bien falloir redonner vie à des territoires si on veut que le tourisme soit un facteur de développement et donc on ne commencera pas par revitaliser ces territoires avec l'activité touristique. Cela veut dire repenser les politiques publiques. Le tourisme doit arriver après.
La COVID, révélatrice de tendances
La crise sanitaire de 2020 a accéléré un certain nombre de choses. En fait, elle a juste révélé beaucoup plus vite que prévu les erreurs que l'on avait commises dans la structuration du tourisme.
Nous avions imaginé le tourisme comme une industrie, on le nomme d’ailleurs encore parfois comme cela.
« Avec la démocratisation, on a pensé qu'on pouvait faire du tourisme sur le principe d'un modèle industriel, comme on vend des voitures. On a juste oublié qu’en fait, la grande différence avec un process industriel, c'est que dans un process industriel, vous produisez à un endroit et vous consommez chez le client. Alors que dans le processus touristique, vous produisez un endroit et vous consommez sur le territoire de production. »
Pierre Torrente
Aujourd’hui, on parle de sur-fréquentation, de surtourisme, mais c'est normal, on a juste structuré un phénomène qui ne pouvait que terminer comme cela. La pandémie n’a mis en lumière que l’explosion programmée du système. Aujourd'hui, on prend conscience que les ressources sont finies. Par exemple, pour avoir travaillé sur cette question, en regardant les modèles de fonctionnement des hôtels en Tunisie (on pourrait faire le même constat au Maroc), la moyenne de consommation d'eau par habitant est de 30 litres alors que dans les modèles des hôtels clubs c'est 150 litres par touriste. On n’imaginait pas que l'eau manquerait un jour.
Une autre limite est que quand le touriste ne vient pas, il ne se passe rien sur le territoire. Vous ne pouvez même pas anticiper, vous ne pouvez même pas faire du stock. Vous n’avez aucune activité économique sur le territoire. La crise sanitaire est venue accélérer cette limite et notamment dans les stations de ski. Durant la crise sanitaire, pour les stations de ski, l'État a compensé les manques à gagner.
Des sommes ont été versées aux stations de ski pour rester fermées. Mais, comme nous sommes sur des modèles dans lesquels le risque climatique est très élevé, l’année du COVID a été finalement une bonne année sur le plan économique pour certaines stations de ski. Elles ont reçu des aides de l’Etat sans aligner en face les charges. Certaines petites stations ont amorcé ou renforcé la constitution d'un fond de trésorerie, leurs fonds de roulement. Comme le territoire était en mono-activité, les plus impactés ont été les salariés des stations. On voit bien le dysfonctionnement du système.
La crise de la COVID a accéléré la prise de conscience d’un certain nombre d'acteurs que le système n'était pas viable.
Evolutions structurantes du tourisme
Pierre Torrente
La grande évolution s'est réalisée très vite avec l'arrivée du numérique et les modifications des conditions de travail. On était jusque dans les années 70, 80, dans une société dans laquelle il y avait le temps du travail et le temps des vacances. Ces deux temps étaient totalement déconnectés. Nos parents quand ils partaient en vacances, n’avaient pas de téléphone portable, pas d'ordinateur… Ils n'étaient pas joignables. La société était organisée ainsi.
« Aujourd'hui, il y a une collusion de plus en plus importante entre le temps travaillé et le temps de vacances. »
Pierre Torrente
Par moment, on est en vacances quand on travaille et par moment on travaille quand on est en vacances. Les agendas de travail et de vacances sont mêlés.
Avec la crise sanitaire, nombreux ont été ceux qui se sont installés dans une résidence secondaire pour télétravailler. Mais c’est sans doute un phénomène transitoire.
Le tourisme, c'est avant tout la découverte, la rencontre de l'autre, et c'est une rupture avec le quotidien. On ne pourra pas faire rentrer le quotidien dans les vacances. C’est une réponse de court terme et non une tendance lourde.
« Il faudra toujours que le tourisme soit une rupture avec le quotidien. Sinon ça s'appellera des loisirs. »
Pierre Torrente
Un autre élément structurant est la multiplication de l'offre. On fabrique du tourisme partout.
« Un des enjeux pour le tourisme est de mettre en place une relation privilégiée entre un territoire, ses habitants et les touristes. »
Pierre Torrente
Avant, il y avait quelque chose que l'on appelle la fidélisation. Aujourd'hui nous sommes en train de la perdre. On est rentré dans une société de zappeur. On veut aller partout. Nous sommes passés d'un système dans lequel quand on était dans l'aristocratie anglaise par exemple, avoir sa résidence secondaire et avoir son pied-à-terre à un endroit, être identifiable sur un territoire, avait une valeur sociale. Aujourd'hui, ce qui a davantage une valeur sociale, c'est de multiplier les destinations, d’avoir un palmarès de destinations. C'est d’ailleurs un grand problème par rapport aux crises climatiques. C’est aussi un grand problème par rapport au territoire, cela veut dire qu'est-ce que je fais de mes clients, qu'est-ce que je fais de mes touristes ? Je les vois passer, mais je ne peux pas capitaliser dessus. Je peux capitaliser économiquement mais pas capitaliser socialement et écologiquement. Parce que si je connais un territoire, je le respecte davantage qu'un territoire que je ne connais pas.
Les crises climatiques, économiques et géopolitiques ne vont pas modifier seules les choses. C’est l'évolution de la société. La société des zappeurs, c'est celle où on ne sait plus attendre et où on veut une réponse tout de suite. Si l’on prend l'exemple de la crise économique de 2008, il y a eu une perte de pouvoir d'achat et dans l'urgence, les touristes se sont repliés sur la proximité. Mais, dès 2010, dès qu’on est sorti de la crise, tout le monde est reparti.
« Je ne crois pas du tout à des changements structurels parce que ce n'est pas simplement le problème des crises. Nous sommes dans une société de l'immédiateté et de l'opportunisme. »
Pierre Torrente
Le tourisme est dans l'opportunisme et le marché. Si l’on regarde dans la presse de ces 15 derniers jours, le nombre de lignes low-cost qui sont en train d'ouvrir depuis les grands aéroports explose. Le tourisme reprend comme avant crise.
On voit poindre néanmoins, notamment auprès des plus jeunes, une réaction d’inquiétude. Ils sont une génération qui cumule les crises et ils ne voient pas le bout du tunnel. La question est de savoir s’ils veulent moins prendre l'avion. Mais est-ce une vraie prise de conscience de fonds ou simplement une réaction un peu immédiate qui demain par l'appel de l'autre et de l'ailleurs, donnera lieu à une reprise des déplacements en avion?
Certains évoquent les solutions technologiques à l’avion, mais elles n’existent pas.
« Un avion qui ne pollue pas, ça n'existe pas. »
Pierre Torrente
C’est une réponse de façade. Si on veut sauver la planète, il ne faut pas simplement recycler mais moins consommer et produire de déchets. Il n’y a pas de changements de fond finalement.
« Cela veut dire que nous, notre génération, évidemment, nous ne pourrons plus infléchir le système parce que c'est trop tard. La seule chose qui est de notre responsabilité, c'est de préparer le terrain pour que les jeunes de demain qui ont pris conscience de ces difficultés, puissent mettre en œuvre des choses. Mais aujourd'hui, malheureusement, on est dans un système qui n'est pas en train de prévoir les bonnes conditions. On est resté dans un schéma libéral, dans un schéma de croissance, dans un schéma qui repose encore sur le « toujours plus ».»
Pierre Torrente
Quand on voit ce qui se passe avec la Coupe du monde au Qatar ou le Black Friday par exemple, il n’y a pas d’infléchissement notoire de la société. Ce qui s'est passé, c'est qu’avec la crise, on a eu l'impression qu'il y avait un phénomène. Chacun s'est replié sur soi mais parce qu’il n’y avait pas le choix, mais beaucoup de personnes dans la société n'ont pas modifié leur comportement dans le sens de l'intérêt général. Ils l'ont adapté dans le sens de leur propre intérêt.
« On a eu l'impression qu'il y avait une prise de conscience globale. »
Pierre Torrente
Par contre, le tourisme peut jouer un rôle. Malheureusement l'histoire nous a montré que certains pouvoirs en place, le fascisme notamment, ont bien compris que pendant les périodes de vacances on pouvait faire passer des messages à des esprits reposés parce que disposés à écouter.
Avec une vision très positive, le tourisme devrait être un moyen de favoriser la prise de conscience des grands bouleversements de la société, des grandes modifications parce qu'on est prédisposé, on a le temps.
Mais cela veut dire que le tourisme doit faire sa révolution aussi. Il ne doit pas rester inscrit dans la production touristique et l'industrie touristique comme il l’est aujourd'hui.
Créer du sens et de la rareté
Il y aura une évolution vers une consommation différente, malgré tout, ne serait-ce que basiquement parce qu’il va y avoir de plus en plus d'exclus d'un certain nombre de produits. Le tourisme va être sur un système très exclusif. Il va y avoir une société à deux vitesses, ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas accéder aux vacances.
Tout le monde prend conscience que la ressource est finie. Quand le touriste vient sur le lieu de production, sur un territoire, il ne peut pas consommer tout ce qu'il veut, il ne peut pas consommer tout l'espace qu'il veut, il ne peut pas consommer toute l'eau que l'il veut…
« Comme le touriste est sur le lieu de production, je suis persuadé que travailler sur cette ressource finie, c'est une source d'opportunité pour le tourisme, c'est à dire qu'il va créer de la rareté et donc il va générer de la valeur ajoutée à condition que l’on ne puisse pas tout faire tout le temps et que la ressource devienne une composante du produit et non pas un interdit. »
Pierre Torrente
Par rapport au produit et à une limitation de la production, le fait de ne pas pouvoir aller à un moment donné à un endroit parce qu'il y a trop de monde, ça ne doit pas être une contrainte, mais ça doit être au contraire une source de désir.
C’est cette révolution que le tourisme doit faire. C’est toute la partie de la gestion des flux demain qui malheureusement en France est trop abordée sous l'angle réglementaire et de l'interdit.
« A condition qu'on l'accompagne la rareté, le tourisme doit devenir un objet de désir, un objet qui génère de la valeur ajoutée. »
Une relation au travail et aux vacances bouleversée
Il y a un autre bouleversement, c'est la relation travail. Aujourd'hui, on est en train d’essayer de mélanger travail et vacances. Un mouvement inverse s’amorce avec un retour de la séparation vers le temps travaillé et le temps libre. Des tendances se dessinent. Avec les étudiants, nous observons l'évolution. Nous sommes vraiment passés depuis quelques années, même avant la crise de la COVID, à une distinction entre projet professionnel et projet de vie personnel. Le projet de vie personnel prend même de plus en plus le dessus. C’est une opportunité pour le tourisme, à condition qu'on s’en donne les moyens. Mais cela signifie que demain le tourisme va sans doute prendre une place de plus en plus importante dans la vie quotidienne des gens. La vie quotidienne est faite de travail, à condition qu’il me permette de partir en vacances.
« Il va falloir qu'il ait du sens dans la vie quotidienne de demain. Plus il y aura de crises, plus la recherche de sens se renforcera. »
Pierre Torrente
La crise sanitaire l’a montré, la ville ne produit pas du sens. Elle produit du service, elle produit de la fonctionnalité, mais elle ne produit pas de sens.
Beaucoup de territoires touristiques ont une carte à jouer dans ce sens en développant l’agriculture, l’artisanat, de nouvelles industries. C’est le deuxième souffle des résidences secondaires.
S’engager dans un tourisme durable équitable
Les territoires doivent s’engager dans une démarche de développement durable et dans le tourisme en particulier. Mais c’est un système d'exclusion. En simplifiant, si je ne veux pas surconsommer de la ressource, si je ne veux pas perturber les habitants, si je veux générer des retombées économiques significatives pour le territoire, cela veut dire qu’il faut que j’aie peu de touristes qui dépensent beaucoup.
On revient au système de tourisme au temps des aristocrates anglais. La durabilité met en place un système d'exclusion majeur et si on ne fait pas attention, le tourisme va être réservé à une certaine partie de la population. D'ailleurs, cette année en France, on est redescendu à 54% de taux de départ en vacances. On est pour les départs au ski en moyenne entre 7% à 10%.
C’est tout le système qu’il faudrait changer, tout le modèle du tourisme.
L'exemple typique est le déploiement des nouvelles activités de type écotourisme…
Si on regarde aujourd'hui qui consomment ces produits et ces offres touristiques, ce sont essentiellement des clientèles qui ont des revenus élevés.
« C’est un des enjeux pour le tourisme 2030, 2035 si on veut répondre à ces questions d'exclusion, si on veut faire du tourisme un facteur de développement, et si on veut permettre au plus grand nombre d'accéder aux vacances, il faut aller vers une troisième phase de l'évolution dans laquelle l’élite et la masse cohabitent sur un territoire. »
Pierre Torrente
Il faut un tourisme de masse le plus durable possible grâce notamment à la gestion des flux.
« C'est cela que j'appelle la transition du tourisme. La proposition que je fais, c'est de passer d’un tourisme égalitaire à un tourisme équitable. »
Pierre Torrente
En effet, aujourd’hui, nous sommes sur un tourisme qui se veut égalitaire, c'est à dire qu'on pense que tout le monde peut aller à un endroit quand il veut. Mais ce n’est pas égalitaire quand vous allez dans les Calanques ou au Mont Saint-Michel en pleine saison ce n'est pas la même chose, que vous êtes peu nombreux. La qualité ce n'est pas que l'aspect visuel, c'est aussi la qualité du service. Être reçue dans un restaurant quand il y a suffisamment de serveurs pour vous servir correctement, ce n'est pas la même chose que quand ils sont envahis de cars de touristes et qu’ils font ce qu'ils peuvent pour vous servir.
Il faut que l'on passe d'un tourisme égalitaire vers un tourisme équitable. Cela veut dire qu'il faut mettre de l'équité dans le tourisme pour le rendre plus durable. Il faut permettre à chacun de bénéficier de la même équité face à la production touristique.
« Cela signifie que l’on n’ira plus dans un endroit quand on veut, mais on ira simplement quand le territoire pourra nous accueillir. On rentre bien dans la gestion des flux. Cela veut dire qu'il faut que l'on imagine demain avec des systèmes de réservation. On ne vient pas manger chez quelqu’un sans y être invité, en arrivant à l’improviste. Si la personne est prévenue, tout est prêt quand on arrive. »
Pierre Torrente
« Il faut donc que le territoire reprenne la maîtrise et là, nous générerons de la valeur ajoutée parce que nous allons créer le désir. Le touriste va s’inscrire dans une démarche. C’est tout l’enjeu de rendre le tourisme de masse le plus durable pour ne pas exclure et gérer la ressource. »
Pierre Torrente
En forçant le trait, ce ne sera plus le littoral qui aura la plus grande attractivité, mais l'arrière-pays. Ce sont de vraies révolutions culturelles et intellectuelles. Mais il n’existe pas d'autres solutions sinon de continuer avec du greenwashing en se disant que tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que tout s’arrête et que l’on crée de l’exclusion.
C’est le grand enjeu de la durabilité et du tourisme durable en particulier. Il faut faire attention que le développement durable ne se fasse pas sur le terreau de pouvoirs autoritaires et soit une source de division.
Redonner une place à l’éducation du tourisme
Redonner de la place à l'éducation dans le tourisme est un enjeu majeur pour le tourisme. Si l'apprentissage du tourisme n'entre pas à l'école, on n’arrivera jamais à faire un tourisme responsable, durable, équitable.
Pour l'instant, l'Education nationale est un peu sourde à l'apprentissage du tourisme durable. Comment être un touriste, respecter l'autre, respecter la culture, la comprendre… Tout ceci s'apprend dès l'école primaire.
Il y a un enjeu pour les territoires. Il faut absolument que les jeunes sur le territoire soient sensibilisés d'une part à être touristes et d'autre part, à être éduqués au tourisme. Cela veut dire être sensibilisés aux enjeux, aux ressources, à la fragilité et à la force de leur territoire.
On doit faire prendre conscience et mettre en place quelque chose qui permet de se comporter durablement. Mais cela veut aussi dire qu'il faut repenser dans le tourisme, une nouvelle politique sociale.
C'est sûr que rendre le tourisme de masse durable est un vrai chantier. Cela veut dire des budgets mais c'est à ce prix-là que l'on répondra à la démocratisation du tourisme et que l’on fera du tourisme un facteur de développement durable.
« Il faut changer de modèle. L’offre touristique n’est plus adaptée. »
Pierre Torrente
Interview de Pierre Torrente réalisée en décembre 2022 par Séverine Portet dans le cadre de la démarche Tendances et Prospective.
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